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II

La pauvreté des ouvrières a pour elles des conséquences physiques et morales aussi funestes les unes que les autres. D’abord l’ouvrière est placée toute sa vie dans de très mauvaises conditions physiologiques, et cela dès sa première enfance. « Prenant au sein de leur mère un lait vicié par la souffrance, c’est à peine si elles peuvent vivre et grandir[1]. » « Dès leurs premières années, dit Gabet[2], on les accable de travaux excessifs… qui détruisent leur santé. » Aussi arrive-t-il souvent que de malheureuses petites filles, « attelées » depuis l’âge de six ans « à une roue de mécanique pendant dix-huit heures par jour[3] », ou qui ont « courageusement porté dans leurs bras leur petit frère pendant que leur mère travaillait[4] », restent difformes pour toujours.

  1. Le Conseiller des Femmes.
  2. La Femme.
  3. Le Conseiller des Femmes, 15 mars 1834.
  4. La Femme.