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Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/104

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ainsi des fonctions qui lui donnent le grade de capitaine. Elle fait les rapports par l’obtention des décorations, signe les pièces officielles et notifie les punitions. Ses malades qu’elle sait soigner et distraire aiment sa bonté. Mais ceux qu’elle a pris en faute ont appris à redouter sa fermeté.

Il est curieux et intéressant de constater la différence de physionomie entre les bureaux où les hommes sont restés seuls et ceux où les femmes travaillent avec eux.

C’est la même différence qu’on observe dans le monde entre les réunions d’hommes et toute autre cérémonie mondaine. Les unes conservent l’atmosphère de gaieté lourde, et débridée où se croisent les plaisanteries crues, les mots lestes, les farces énormes.

Les autres ont plus de tenue et de correction.

Les « potins » remplacent les farces, les sous-entendus les mots scabreux, la galanterie règne avec sa gentillesse, ses petites jalousies, ses puérilités. Somme toute, au contact des femmes les soldats d’aujourd’hui s’affinent comme auprès des précieuses les soudards des guerres de religion.

Dans les organisations militaires comme dans les organisations civiles, l’emploi des femmes a donné de bons résultats. Peut-être, au début, a-t-on trouvé le travail féminin moins productif, parce que moins rapide. Manque d’habitude ! Aujourd’hui les femmes sont adaptées à leurs tâches nouvelles. Elles sont contentes de leur sort ; les