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Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/114

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parfois de l’idéal rêvé bien des enthousiasmes factices se soient évanouis.

Celles qui virent dans la Croix-Rouge un sport, un jeu nouveau, une variante plus passionnante du flirt et du tango, les snobinettes qui, avant d’être flétries par les moralistes furent sévèrement appréciées par les malades, même de leur monde, celles-là n’ont pas séjourné longtemps dans les hôpitaux. Elles n’étaient qu’une trop voyante minorité. Mais les autres, sans devenir pour cela des saintes, les autres, en restant des femmes avec leurs faiblesses et leurs défauts, ont accompli consciencieusement leur tâche. Elles l’ont exercée avec goût comme le plus intéressant des métiers. Elles l’ont exercée avec amour comme un moyen de payer au pays une dette sacrée.

Levées dès l’aube et inquiètes déjà de la santé de leurs malades elles parcourent les rues désertes avec cette seule pensée. Elles brûlent du seul désir d’apprendre toujours plus pour toujours se rendre plus utiles. Là-bas, « elles tremblent de se tromper, un rien les trouble ! Et quand le docteur est là, comme… elles écoutent chacune de ses explications, comme elles s’efforcent de comprendre ! » Elles passent, inlassables toute leur journée, allant d’un lit à l’autre, pansement à la main, douces paroles à la bouche ! Et rentrées chez elles, à la table de famille, pour le père, le mari, les enfants, elles « racontent, expliquent, décrivent » donnent les bulletins de santé de leur blessé dont le soin les prend tout entière.

Telles nous les représente un de leurs hisloriogra-