économique. Ici le rôle le plus important revient à la Vie Féminine qui fut toujours, en même temps qu’un centre d’études théoriques et de propagande, une institution destinée à aider les femmes dans le sens le plus large du mot. Le spectacle de ces femmes, privées, au milieu de leur vie, de toutes ressources, suggéra à Mlle Thomson l’idée de trouver à l’activité féminine de nouveaux débouchés faciles et rémunérateurs. Elle remarqua qu’entre autres manifestations de l’emprise commerciale, l’industrie hôtelière et l’industrie du jouet étaient entièrement ou presque entre des mains teutonnes. Industrie hôtelière, industrie du jouet, l’une et l’autre étaient, pour des raisons diverses, susceptibles de devenir par excellence des métiers féminins. En travaillant effectivement à cette transformation on travaillait à la fois pour la femme et pour l’essor économique français.
« Les femmes ont été souvent de bonnes hôtesses, elles ont reçu avec charme ; comment se servir de cette qualité ? » Pour l’utiliser dans l’industrie hôtelière où tant de places sont restées vacantes par suite du départ des Austro-Allemands, les membres du Comité de la Vie Féminine se sont mises en rapport avec le Touring-Club que justement la question préoccupait. Touring-Club et Vie Féminine se sont entendus d’abord pour offrir, dès l’été 1915, un certain nombre de places à des femmes sans travail, puis, pour une œuvre de plus longue haleine, créer une École hôtelière destinée à former femmes de chambre, lingères, caissières, interprètes, économes, tous emplois se rapportant bien aux aptitudes féminines et bien rétribués.