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Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/174

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ment où les armées allemandes venues de Belgique pénètrent dans son département précédées déjà d’une atroce réputation, la terreur se répand dans le village. Personne parmi les hommes qui ait le courage ou les talents nécessaires pour représenter devant l’ennemi la communauté. Mlle Migeot s’en improvise le chef et le porte-parole. Elle a dès le début des hostilités installé dans son établissement une infirmerie : elle a charge d’âmes. Elle fera l’impossible pour protéger ses blessés et en même temps le village qui les abrite. Apprenant qu’un général allemand se trouve dans le voisinage, à Signy l’Abbaye, elle va le trouver. Reçue par l’officier elle lui demande de protéger le village et les blessés. L’Allemand l’écoute avec la plus grande courtoisie, promet… et tient sa promesse. Il fait reconduire en automobile la mairesse improvisée jusqu’à la commune. Par ses ordres, deux affiches sont apposées aux extrémités du village pour que les troupes ne fissent pas de dégâts. De fait il n’y eût même pas de pillage et très peu de réquisitions.

Peu de jours après, les Allemands ont traversé la Belgique, nos provinces du Nord et, à marches forcées, se dirigent sur Paris. On sait quels ravages subirent alors nos gracieuses campagnes de l’Ile de France. Or tandis que Senlis, odieusement mutilée est le théâtre des scènes abominables que décrit le livre Rouge, la petite ville de Nanteuil fut épargnée. Elle dut son salut au courage et à la présence d’esprit d’une femme, Mme L… femme du receveur de l’enregistrement.

Aux approches de l’ennemi, le maire, prudemment