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Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/176

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pressant sur les routes d’exil. Il semble légèrement se troubler. Pourtant il insiste.

— Mais le maire ?

— Le maire a deux jeunes filles, général. Cette fois la leçon a porté. Le général, sans doute moins endurci que la plupart de ses compatriotes, répond avec une grande dignité :

« Madame, nous vous montrerons que nous ne sommes pas des sauvages et la ville sera respectée si aucun acte d’hostilité n’est commis contre nous ».

Parole donnée, parole tenue : la fermeté calme de Mme L… est plus efficace que les grands mots ou les attitudes théâtrales.

Le village est, il est vrai, dépouillé de toutes ses victuailles, de toutes ses bouteilles. Mais nulle maison ne souffre, nul habitant n’est molesté. Et après la Marne, c’est dans un village conservé par la présence d’esprit d’une bonne Française que rentrent nos troupes victorieuses.

Mlle Nicolle, l’institutrice de Moyenmontier ( Vosges) remplit avec une égale fermeté les fonctions d’infirmière et de maire. Pendant les douze premiers jours de la guerre, elle soigne avec le plus grand dévouement trois cents blessés français sans le secours d’aucun médecin.

Vient l’occupation allemande. Belle occasion pour d’autres de fuir ! occasion pour Mlle Nicolle de faire preuve de plus de courage et de dévouement. Elle reste à l’hôpital qu’elle a organisé et soigne non seulement les blessés français, mais les allemands.

Cependant, sous un futile prétexte, les envahisseurs