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Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/181

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À Taissy (Marne) vivent avant la guerre M. et Mme Fiquémont. Lui instituteur, elle institutrice, ils forment un de ces couples qui se retrouvent à des milliers d’exemplaires dans nos villages français. Comme il est habituel encore, M. Fiquémont ajoute à ses fonctions scolaires, celles de secrétaire de mairie. L’instituteur part dès le 2 août. Aussitôt sa femme se propose pour le remplacer comme secrétaire de mairie.

En fait c’est la charge de maire qu’elle prend. Le premier magistrat municipal est âgé et souffrant. Il ne vient à la mairie et n’y travaille que très rarement.

Pendant tout le mois d’août, Mme Fiquémont dirige Taissy d’une main ferme, sans même se laisser émouvoir par le recul de nos troupes et la marche rapide des Allemands. Elle prévient la panique chez tous ses administrés.

Mais le 2 septembre, les Allemands sont signalés dans les environs immédiats du village.

La majorité des habitants s’enfuit. Mme Fiquémont reste à son poste. Le 4 septembre, le village est occupé. Il le restera jusqu’au 12. Pendant cette période, Mme Fiquémont continue à remplir ses fonctions avec autant de calme qu’en temps normal. Elle se tient journellement à la mairie, parlemente en leur langue maternelle avec les officiers allemands, et doit collaborer avec eux pour les réquisitions indispensables. Sans faiblesse, comme sans arrogance, avec une souplesse toute féminine, elle défend les intérêts du village. Grâce à elle les réquisitions sont supportables. Aucune voie de