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Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/191

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mes vieux et que je les garde pour eux. Il me répond brutalement : « Les vieux, ça n’existe pas en temps de guerre ! Capout ! les vieux ». Mais il avait affaire à forte partie. Je me débats et pour le décider, je lui promets les 70 autres lits de l’hôpital pour ses blessés.

Il me demande si je n’ai pas caché chez moi des soldats français. Je lui réponds : « j’en ai un » et je le conduis devant la chambre où est couché mon pauvre petit fantassin, bien tremblante, vous pensez : Je lui montre la pancarte : Contagieux, en lui disant « fièvre typhoïde ». Ils parlent entre eux. J’entends plusieurs fois le mot « typhus » et ils n’insistent pas. Je respire et je rends grâce à Dieu.

Bientôt les blessés allemands arrivent à pleines charrettes. Je les installe partout, dans toutes les salles libres. »

Et voilà sœur Gabrielle tranquille pour son hospice, ses vieillards et ses blessés, sa petite ville.

L’officier a promis. Hélas ! c’est encore une promesse allemande : « À midi un soldat alluma l’incendie dans l’habitation d’un horloger, en y répandant volontairement le contenu d’une lampe à alcool. Un habitant courut aussitôt chercher la pompe municipale et demanda à un officier de lui fournir des hommes pour la mettre en action ! Brutalement éconduit et menacé d’un revolver, il renouvela sa démarche auprès de plusieurs autres officiers sans plus de succès. Pendant ce temps, les Allemands continuaient à incendier la ville, en se servant de bâtons au bout desquels des torches étaient fixées. Tandis que les maisons flambaient, des soldats