Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/206

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fut toujours abondamment pourvue de lait, café, bouillon, par les soins de Mlle  Paturlanne et que les malades y ont été traités aussi bien qu’ils l’eussent été dans leur famille ou dans les hôpitaux les mieux montés.

La conduite de Mlle  l’Institutrice constitue un exemple que l’on peut proposer à l’initiative privée partout où passent les armées françaises ».

Ce témoignage ému et sincère du vicaire général d’Albi, aumônier aux armées, à l’institutrice laïque de Lorraine en dit plus que toutes les belles phrases sur l’union sacrée et le dévouement féminin.

À Nancy, pendant un bombardement terrible et continu, alors que toute la population s’était retirée, les sœurs de Saint-Charles donnèrent asile à mille blessés et recueillirent des soldats de passage qu’elles hébergèrent. Six de ces vaillantes « bonnes sœurs » furent citées à l’ordre du jour de l’armée.

Quelques jours plus tard c’est l’attaque fameuse du Grand-Couronné. Les Allemands se replient après de vaines tentatives quand ils aperçoivent, à l’est du cimetière, une jeune fille, Mlle  Marie Messin qui donnait ses soins à deux soldats. Les sauvages font feu sur la malheureuse qui, quelques heures après, expire dans les bras de ses parents. « Je suis heureuse d’avoir rendu service à la France et je meurs contente ». Telles sont ses dernières paroles.

C’est à peu près au même moment qu’un éclat d’obus abat Mlle  Gilles, en service à l’hôpital de Lunéville Mme  Philbert à l’hôpital de Senones ; que Mmes  Hater, Hélène Picard et Klein, assistées des sœurs Marcon,