Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/210

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la société et rester à son poste jusqu’à expulsion ».

Naturellement, on décide d’évacuer les blessés français et le 2 septembre, Mme  Fouriaux se met en route avec eux, les accompagne jusqu’à Epernay et ne consent à les quitter que lorsqu’elle les a laissés dans le train sanitaire. « Mais il lui faut retourner à Reims. Comment ? Il n’y a plus aucun moyen de transport et il est neuf heures du soir. Bien que brisée par tant d’émotions et de fatigues, Mme  Fouriaux n’hésite pas. Elle revient à pied. Ce que fut son retour dans la nuit noire par une route encombrée de convois et de soldats, on le devine,… à plusieurs reprises elle risque d’être arrêtée comme espionne. Enfin elle arrive à Reims ; il est trois heures du matin ».

Le 3 septembre, bombardement et entrée des troupes allemandes ; le 4, les premiers blessés allemands arrivent à l’hôpital dont un arrêté des envahisseurs a confirmé à Mme  Fouriaux la direction. L’activité et la charité qu’elle déploie alors sont telle qu’elles arrachent des éloges à l’envahisseur. « Nous ne faisons que notre devoir d’infirmières, sans oublier jamais que nous sommes Françaises, répond Mme  Fouriaux ».

La tâche a été relativement facile pendant l’occupation. Elle devient dure, périlleuse lors du bombardement qui, avec une exceptionnelle intensité sévit depuis le 14. Pendant une semaine les bombes pleuvent sur l’hôpital, comme sur toute la ville, des incendies s’allument partout. Il faut évacuer les blessés, mais en pleine nuit. Mme  Fouriaux et ses collègues l’entreprennent et réussissent à transporter dans les