ferme de Mme Mâcherez sut « tenir » en face des hordes allemandes. Les douze ambulances, par elle organisées, sont dirigées par des femmes qui se montrent à la hauteur de l’héroïque mairesse.
Sœur Marie Lemoine, supérieure des sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve est citée à l’ordre du jour « pour avoir donné le plus bel exemple de courage,… en maintenant sa communauté à l’hôpital de Soissons pendant l’occupation allemande, et permis de soigner des milliers de blessés et de malades sous le feu de l’ennemi ».
Mlle Germaine Sellier dirige l’hôpital installé au collège par l’Association des Dames Françaises. Directrice, infirmière, économe, elle remplit pendant le terrible bombardement de septembre, ces fonctions multiples et écrasantes sans lâcher pied un instant. « Fin septembre et au commencement d’octobre, le collège devient l’objectif d’une batterie allemande ». Il fallut descendre les blessés dans les caves. Mlle Sellier ne consent à se mettre en sécurité qu’après tout son personnel. Pendant le grand bombardement d’octobre, Mlle Sellier, toujours calme reste auprès des typhiques sans plus s’émouvoir de la contagion possible que des incessantes explosions. Elle ne quitte le chevet des malades que pour aller elle-même renouveler les provisions et les produits pharmaceutiques. Les rues sont désertes et, derrière les soupiraux des caves, terrifiés, des habitants regardaient la jeune fille se blottir soudain dans l’angle d’une porte, attendre que l’obus qui sifflait fut tombé, secouer la poussière dont l’explosion l’avait couverte et repartir allègrement.