les zeppelins, se disant, se sentant avec joie, « militaires ». Elles ont assisté à la victoire des Éparges et ne rêvent que d’attaque, d’offensive. Quand le 21 février, elles entendent gronder la terrible canonnade, c’est la marche en avant qu’elles espèrent. Cette pensée de l’avance prochaine les soutient pendant les cinq grands jours où il faut, dans l’hôpital Saint-Nicolas bombardé, soigner et mettre à l’abri les blessés. Et c’est avec la plus grande douleur qu’elles ont dû évacuer l’hôpital et la ville où leur dévouement adoucit tant de souffrances.
En 1916, une organisation méthodique a fait place à l’improvisation du début et l’héroïsme de nos infirmières a moins souvent l’occasion de s’exercer. Disons plutôt qu’il se manifeste de façon moins éclatante. Car si très rares sont aujourd’hui celles qui tombent sous le feu, on ne compte plus celles qui journellement succombent des affections contractées au chevet des blessés. Toujours nos infirmières donnent « une haute idée de leur race » et justifient, pour leur part, le mot de Michelet « La France, Christ des nations ».