ainsi condamnée, qui marchent au poteau enivrées d’exaltation patriotique, regardent leurs assassins en face et meurent en poussant un dernier cri patriotique : « Vive la Belgique ».
La Belgique a eu ses femmes soldats, ses Marcelle Semmer, ses Émilienne Moreau ; leur attitude est logique au milieu de l’exaltation guerrière de tout un peuple. Si nous ne les connaissons toutes, le souvenir au moins est parvenu de la vaillante petite bergère qui voyant les Allemands apparaître ..... courut à toutes jambes chercher une compagnie française qui mit en fuite les premiers envahisseurs, et le témoignage des soldats du roi Albert affirmant qu’aux premiers jours de la guerre leurs femmes vinrent leur porter des vivres sur la ligne de feu.
Comme les Françaises, les Belges ont su trouver pendant l’invasion une attitude ferme, des paroles dignes. Nombreuses sont les émules de Mme Macherez et de sœur Julie. Telle à Virton, Mme de C… femme d’un sénateur alors prisonnier à Liège, qui organisa à elle seule un hôpital de 120 lits, en fit les honneurs au prince de Salm, inspecteur général des ambulances allemandes, et réussit à obtenir que la formation sanitaire restât sous l’administration belge. « Pour avoir tout organisé si bien lui dit le prince, vous êtes Allemande, sans doute ? — Parisienne, répondit-elle avec un sourire… » Et le prince se retira, saluant bien bas.
Visitées par Mme Carton de Wiart, cent-vingt-six femmes de Dinant installées dans un ouvroir de couture ont avec elles cette poignante conversation : « la