Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/308

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hérissé de montagnes, de nouvelles étapes vers Novi Bazar et Prizrend pour rejoindre, par Monastir, la Grèce et les armées alliées. Mais les Bulgares ont pris les devants et coupé la route de Monastir. La retraite est impossible. Il faut se diriger — on est alors le 20 novembre — vers la route du Monténégro. Il faut gravir d’effroyables montagnes, les redescendre par des sentiers en zig-zag au milieu du vent et des tourmentes déneige. Rien ne brise l’énergie des infirmières qui trouvent encore la force d’admirer le paysage et arrivent saines et sauves à Scutari.

Partie également avec un hôpital, une jeune Irlandaise, Flora Sandes, fit mieux encore. Les hôpitaux évacués, elle contracta un engagement comme simple soldat dans un régiment serbe, prit part à toute la campagne, suivit la retraite sur Durazzo et gagna bravement les galons de sergent. C’est sous l’uniforme de sous-officier serbe qu’elle rejoignit en 1916, l’armée de Salonique.

En Angleterre, comme en France, les femmes habituées dès longtemps au travail ont, en bien des professions, remplacé les hommes mobilisés. Mais, la mobilisation étant progressive, c’est seulement au bout de quelques mois de guerre que les vides furent nombreux.

Aussi n’est-ce qu’en mars 1915 que l’Office du travail adresse aux femmes anglaises son appel où il est dit que, dans les circonstances présentes « la puissance de