Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/316

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dans les camps, hôpitaux, casernes, et des femmes même prendre du service sur les paquebots. Les unes et les autres sont, en Angleterre, de rares exceptions. Mais surtout, l’aspect des villes anglaises a, comme celui des cités françaises, été curieusement modifié par des remplacements parfois imprévus. Aux guichets des gares, des femmes se sont assises, au seuil des voies elles ont poinçonné les tickets. Dans les trains elles coiffent la casquette du conducteur ou portent la sacoche du receveur. Vous les voyez, chasseurs dans les hôtels, parées d’un seyant uniforme, ou, commissionnaires, revêtues d’un bizarre costume destiné à braver les rigueurs du climat londonien, messagers cyclistes se lancer sans crainte parmi l’effrayant chaos des véhicules des principales artères de la capitale, chauffeuses — en province seulement — d’autobus et de taxis, mener elles-mêmes habilement ces véhicules.

Colleuse d’affiches, opérateur de cinéma, garçon de bar, sous quelles transformations ne contemplons-nous pas, aujourd’hui, la femme anglaise ? N’est-elle pas devenue, même, gardienne de prison et agent de police !

« Un grand nombre des gardiens de la prison Rew ont, nous dit le Times, été remplacés par des femmes ».

Pour les policewomen, elles sont plus nombreuses encore. Dès le début des hostilités, la Womens Freedom League forme un corps de volontaires policières. L’expérience réussissant, elle est appuyée de la sanction officielle. Hull, Grantham, Southampton et Folkestone ont nommé officiellement des femmes agents de police.

« Le corps d’agentes de polices de Londres, dit un