Et il n’est pas sans intérêt de remarquer que dans la grande crise, l’âme féminine vibra à l’unisson de l’âme masculine et que, pour leur part, les femmes ont participé à la résistance inflexible de nos alliés.
Les femmes russes ont été à la peine : les voici à l’honneur : Pendant l’offensive reprise en janvier 1916 par le général Ivanow, un caporal s’en va sous le feu couper des fils de fer barbelés. Grâce à elles sont prises, en avant de Czernowitz, les tranchées allemandes. Et l’on s’aperçoit ensuite que ce caporal est une femme. Celle-ci eut les honneurs d’un communiqué officiel.
Sur le front turc on a pu voir des femmes combattre glorieusement. Les enrôlements furent nombreux à Tiflis, de femmes qui furent envoyées dans le Caucase et prirent part aux plus dures campagnes. Et là comme ailleurs, les sœurs de charité furent les émules des plus braves guerriers. Au cours des combats qui se livrent pendant l’hiver et le printemps de 1915 sur le Tchorok, une infirmière, la sœur S… accompagne l’armée russe dans tous ses mouvements. « On la vit, dit la Gazette de Tiflis, prodiguer avec la plus grande abnégation ses soins et ses encouragements aux malheureux qui souffraient. Elle se dépensa ainsi, pendant dix jours et dix nuits sans presque se reposer.. » Un soir, dans l’accalmie qui suit toute bataille, les troupes campent tranquillement. Des morts, des mourants, des blessés gisent à quelques pas sur le sol. Comme l’en-