les transportent. « Après les combats, dit un journal allemand, on ne trouve ni un mort, ni un blessé ». On les voit, dit un autre journal allemand courir infatigables pendant des heures, en portant sur leur dos leurs plus jeunes enfants.
Service de l’Intendance, service des étapes, ravitaillement en vivres et munitions jusqu’en première ligne, tout est assuré par les compagnes bien dignes d’un peuple de héros et de martyrs.
Combien d’entre elles combattent ? Presque toutes sans doute quand le danger menace et de ces héroïnes on parle peu puisqu’il est habituel, en leur nation, de voir une femme saisir le fusil. La France qui leur a donné l’hospitalité, a pourtant connu la gloire de Jivka Tersitch qui, nommée sergent au cours des deux guerres balkaniques fit comme ses camarades toute la campagne de 1914-1916, reçut sur le Danube, sur le Jahdar et pendant la retraite quatre blessures et quatre citations, et la gloire de Mlle Miliouka qui, blessée grièvement aux combats de l’automne 1915 conserve encore l’allure martiale d’un soldat.
Mais il faut subir la défaite ; avec leurs maris et leurs enfants, les femmes serbes prennent part à la retraite d’Albanie ; et si des milliers d’entre elles payent de leur vie leur énergie, du moins les autres se retrouvent-elles en terre libre, sous la protection des armées alliées, prêtes pour la résurrection d’un grand peuple !