partie les vides qu’ils auront laissés dans leurs anciens emplois. Et le travail de reconstruction matérielle et sociale sera dès lors si considérable que, dans notre pays appauvri, jamais trop de bras, trop de cerveaux ne sauraient s’y appliquer. S’il doit y avoir concurrence ce sera entre la main-d’œuvre féminine et la main-d’œuvre étrangère. Quel Français pourrait hésiter ?
Ce serait justice, intérêt bien entendu, peut-être, que de laisser désormais aux femmes une place plus grande sur le navire symbolique de l’État. Les placer de suite au gouvernail ? Leur donner déjà le vote politique ? Non. Une minorité seulement le réclame, la majorité serait indifférente ou inexperte. Autre est la question du vote municipal. On a vu des femmes discuter dans une assemblée, diriger un village, administrer une ville, sauvegarder en des circonstances périlleuses d’immenses intérêts. La preuve est faite qu’avec des qualités différentes, par des procédés autres, elles peuvent aussi bien que les hommes gouverner la cité. Pourquoi la France se priverait-elle de l’énergie de quelques-unes, de la souplesse de tant d’autres, des talents ménagers de presque toutes ? La France, victorieuse mais épuisée, doit, pour un immense effort de création, réquisitionner toutes les forces, toutes les intelligences. Toutes lui seront nécessaires. Pour toutes il y aura une tâche à accomplir.
The right man — the right woman — in the right place : empruntons à nos alliés cette belle formule pour en faire la devise de la France nouvelle.
Elle est souhaitable, possible, cette transformation légère de l’esprit et des mœurs, aurore d’immenses