Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/59

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lage pris au hasard en un coin de France montrent l’activité féminine partout appliquée.

Auprès de Paris, dans un village sis au bord de la Seine, d’où sont partis tous les hommes valides, on a pu admirer l’endurance de la femme du passeur, qui, dès l’aube descend sur la berge humide et peine de toutes ses forces, de toute son énergie pour manier le bac chargé de lourdes voitures.

Dans l’Aube, on a vu à l’œuvre des cordonnières, des barbières, des chauffeuses de calorifères et de machines.

À Plancoët (Côtes-du-Nord) si la guerre, écrit une féministe, a jeté comme partout une grande perturbation du moins la vie ne s’est-elle pas interrompue. « Aucun commerce n’a été fermé ; le pain a été pétri, les bêtes ont été abattues par des apprentis sous la direction des bouchères et des boulangères ; l’usine électrique a continué à fournir de la lumière, dirigée par la femme de l’ingénieur, avec des ouvriers de rencontre ; la femme du tailleur a continué à servir sa clientèle et celle du pharmacien a fait de même. En l’absence totale de médecins, pendant deux mois, des femmes expérimentées ont aidé la venue au monde des nouveau-nés ». Ainsi constate notre féministe, si l’on en excepté la coupe et l’émondage des bois, tous les travaux habituels se sont faits.

Dans maint autre village la femme tient l’unique boutique, épicerie, fruiterie, mercerie à la fois et, levée avant l’aube, toujours sur pied pour servir la clientèle, remplit la journée de travail de deux ou trois personnes.

Dans les régions industrielles les femmes ont agi de même. Dans nos provinces de l’Ile-de-France et de