Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/81

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et à tout votre patriotisme, en vous engageant vivement à ne pas quitter votre poste. L’insistance du conseil municipal prouve qu’il est satisfait de vos services. Je ne puis que m’associer à lui pour vous prier de vouloir bien les continuer ».

Une autre fois, le même fonctionnaire rappelle aux conseillers municipaux, braves gens certes, mais de peu d’initiative et dont l’esprit routinier gêne souvent les projets de l’ « administratrice » qu’ils doivent aider « de toutes leurs forces, de tout leur pouvoir la jeune institutrice qui ne ménage aucun soin ni aucune peine pour remplir au mieux des intérêts de sa commune et de ses concitoyens, la lourde tâche qui lui incombe ».

Grâce à l’énergie de la jeune fille, grâce à la bonne volonté intelligente des autorités, les difficultés s’aplanissent. Mlle  L… dirige donc la barque municipale avec compétence et fermeté. Elle ne perd aucune occasion de suivre le progrès et par elle un souffle d’esprit nouveau pénètre en la vieille commune.

Des circulaires préfectorales prescrivent dans chaque commune la formation d’un comité agricole et spécifient que les femmes peuvent être membres de ces comités. Féministe convaincue et jugeant sans doute par sa propre expérience de l’action heureuse que peut exercer une femme intelligente, elle se propose d’appliquer de suite la circulaire. Le 28 février 1916 à la réunion du conseil municipal qu’elle préside, elle propose pour former le comité agricole, « 4 agriculteurs et une femme intelligente, instruite, dont le mari est mobilisé et qui dirige sa propriété ». Sans doute est-elle seule à con-