Salut à toi, clocher de ma terre natale,
Qui, toujours, émergeant avec même ferveur,
Qui, toujours, déchirant la brume matinale,
Comme une aubade triomphale,
Aura son refrain dans mon cœur.
Salut à toi, clocher de ma prime jeunesse,
Dont la grande beauté s’avivait à mes yeux.
Au carillon joyeux d’une tendre liesse,
Frôlant d’éternelle caresse
Le clair soleil riant aux cieux.
Il me semblait alors que ta pointe effilée
Situait tout là-haut un quelconque infini,
Et la voûte du ciel, maintes fois écroulée,
À chaque regard, redressée…
Me retrouvait fort ébahi.
Je te revois, doré de splendides lumières,
Avec ton coq hardi, baignant dans la clarté,
Et vibrant aux simples, mais puissantes prières
De ces foules, les premières
De la plus fruste chrétienté !
Lorsque, dans tes recoins s’abritent les corneilles,
Tu tressailles, surpris, de leur chant guttural,
Ne trouvant pas en lui, les exquises merveilles,
Faisant à jamais, sans pareilles,
Les voix de mon pays natal.