Page:Aboulféda - Vie de Mohammed - traduction et commentaires par Desvergers, 1837.pdf/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
64
VIE DE MOHAMMED.

dot que la liberté (107). Il soumit ensuite à ses armes le châ- teau de Moassab, celui de tous qui était le plus complétement avitaillé en viande et en grains. Les châteaux de Ouatil et de Selalem, dont il se rendit maître, complétèrent la conquête de Khaibar.

On rapporte que le prophète était quelquefois en proie à des migraines qui l’empêchaient de sortir pendant un ou deux jours. I en fut atteint devant Khaibar, et confia à Abou-Bekr, le véridique, le drapeau, signe du commandement. Ce chef combattit avec vaillance, mais il fut obligé de se retirer. Omar, fils de Khattab, lui succéda ; le combat fut encore plus terrible, mais il n’en fut pas moins obligé de plier à son tour. Lorsque le prophète apprit cette nouvelle, il dit : « Certes, je confierai demain mon étendard à un homme qui aime Dieu et son prophète, et que Dieu et son prophète aiment aussi, à un homme qui marche toujours en avant et ne sait pas fair, et qui soumettra l’ennemi par la force des armes. » Ces paroles excitèrent vivement la curiosité des Mohadjériens et des Ansariens. Or Ali, fils d’Abou-Taleb, était absent. It revint, mais atteint d’une ophtalmie qui l’avait obligé à se couvrir les yeux d’un bandeau. Le prophète lui dit : « Approche de moi, » et il approcha ; alors il lui mouilla les yeux de sa salive et il fut guéri ; puis Mohammed lui confia son étendard, et Ali, revêtu d’une robe rouge, s’élança plein d’espoir au combat. Marhab, commandant de la forteresse, vint le casque en P. A. tête à sa rencontre, et lui dit : « Tout Klaibar sait que je suis « Marhab, revêtu d’excellentes armes et guerrier plein d’expérience. » Ali lui répondit : Je suis celui que ma mère : surnommé Haidara, et qui de mon sabre vous mesurerai à la « grande mesure. » Ils se frappèrent à la fois le sabre d’Ali fendit le casque et la tête de Marhab qui tomba sur l’arène.