nomiques est si peu répandue que personne ne subit les lois du marché sans protester un peu. Nous nous servons les uns des autres en murmurant les uns contre les autres. Nous fùt-il amplement démontré que l’on paye nos biens ou nos services au cours, nous crions encore au voleur, parce que l’on s’exagère la valeur de ce qu’on, donne et que l’on déprécie les choses qu’on reçoit.
La terre ne tourne pas une fois sur elle-même sans que vous entendiez quelques plaintes des prêteurs contre les emprunteurs, des emprunteurs contre les prêteurs, des consommateurs contre les marchands, des marchands contre les fabricants, des fabricants contre les ouvriers, des ouvriers contre leurs patrons. Les consommations collectives sont aussi fertiles en malentendus que les consommations privées : le public se plaint de trop payer les services de ses fonctionnaires et les fonctionnaires de n’être pas payés selon leur mérite : bref, une moitié du genre humain passe sa vie à récriminer contre l’autre.
La vérité est que le préteur rend service à l’emprunteur en lui cédant la jouissance d’un bien utile ; mais que l’emprunteur rend un service équivalent au prêteur en lui restituant 105 francs, par exemple, au lieu de 100 qu’il a reçus. Si ces