ministériels soient encore des fonctionnaires, qu’aucun nouvel engagement n’ait été pris par l’État, entre Napoléon Ier et Napoléon III, il suffirait aujourd’hui d’un trait de plume pour supprimer sans indemnité un privilège donné gratis.
Mais, le 28 avril 1816, la Restauration, pressée d’argent, imagina d’emprunter quelques millions aux officiers ministériels. Elle leur dit : « Si vous voulez fournir un cautionnement, il vous sera permis de présenter vos successeurs, ou en autres termes, de vendre vos offices. » On n’eut garde de refuser un marché si avantageux, et du coup, les officiers ministériels devinrent les propriétaires de leurs charges. Ce jour-là, le gouvernement croyait emprunter à 3 pour 100 et faire une excellente affaire. Or le cautionnement des agents de change (pour ne citer qu’un seul exemple) fut porté alors à 125 000 francs ; il y a cinquante ans de cela ; pendant cinquante années, chaque cautionnement a donné au Trésor un bénéfice annuel de 2 pour 100, soit 2500 francs par an, ou 125 000 francs par demi-siècle. Et les charges d’agents de change, que l’État s’est condamné lui-même à racheter, valent tout près de deux millions chacune à Paris.
Les douanes qui sévissaient sur notre frontière avant les derniers traités de commerce, ces douanes