Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/237

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Il a été entendu entre tous les citoyens français qu’un sou de cuivre serait donné et reçu dans les petits échanges et dans les appoints pour 25 centigrammes d’argent, quand même il n’en vaudrait que cinq. Le Gouvernement s’est chargé de fabriquer, au profit et aux frais de la nation, cette fausse mais commode et excellente monnaie. Il l’émet autant que possible dans la proportion des besoins publics, car s’il en faisait trop, le billon serait déprécié, les débitants qui l’ont en caisse ne pourraient l’échanger au pair, et ils élèveraient en conséquence le prix de leurs marchandises.

Une très-petite quantité de billon peut suffire à tous les besoins d’un grand État riche et florissant, car cet instrument d’échange se multiplie par la rapidité de ses mouvements. Personne n’est trompé sur sa valeur intrinsèque ; on ne s’avise donc pas de l’enfouir comme l’or ou l’argent. Chacun l’accepte sans difficulté, comme un outil modeste dont il aura besoin dix fois dans la journée ; mais il faudrait avoir perdu la tête pour thésauriser en décimes. Les pauvres gens qui mettent sou sur sou, changent leur cuivre en or ou en argent dès qu’ils ont de quoi faire la pièce ronde ; les riches n’échangent leur argent contre du cuivre qu’au fur et à mesure de leurs menus besoins. Tout le monde en voulant un peu et per-