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Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/298

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Les sociétés coopératives de crédit mutuel ont le plus grand succès en Allemagne, mais il ne faut pas trop se hâter de conclure qu’elles aient un brillant avenir chez nous.

Les Allemands en ont fondé plus de mille, et l’on estime que ces banques populaires font environ 500 millions d’avances par an.

Le mécanisme d’une telle association est fort simple. Une cinquantaine de braves gens, tous établis, petits marchands, petits patrons, habitant la même commune et se connaissant les uns les autres, se cotisent pour créer un fonds social. Lorsqu’un d’entre eux se trouve gêné, il recourt à la caisse coopérative qui prête 500 fr., si elle a 600 fr. à lui, plus 250 et jusqu’à 500 fr. pris sur la part des autres. C’est une véritable opération de crédit, dar c’est une marque de confiance accordée par quelques honnêtes gens à un homme qu’ils ont tout lieu de croire honnête. Le Crédit foncier ne fait pas crédit ; il prête sur hypothèque, sans se préoccuper de la moralité de l’emprunteur ; le Crédit mobilier ne fait pas crédit, non plus que le Mont-de-Piété : ils prêtent sur gage. Le vrai crédit, le seul, est le prêt sur garantie morale, et les sociétés fondées en Allemagne par M. Schultze de Delitsch sont les premières institutions de crédit qui aient pris pied en Europe.