incapable de guérir le prolétariat et d’avancer la réforme sociale que tous, riches et pauvres, nous appelons de nos vœux.
La combinaison de M. Engelmann. ou de M. Schultze, a pour but d’assurer les petits patrons contre tout accident qui pourrait les rejeter dans l’abîme du prolétariat ; elle les élève peu à peu vers les couches supérieures de la bourgeoisie, ce qui est très-louable et très-heureux, mais elle est impropre à transformer le prolétaire, l’homme qui n’a rien, en petit capitaliste. Les membres d’une société de crédit mutuel sont déjà des hommes établis, ils présentent une certaine surface, ils offrent des garanties à leurs associés, ils sont en assez petit nombre pour se connaître les uns les autres et s’estimer à leur juste valeur. Si modeste que soit leur sort, ces hommes vous apparaîtront comme une véritable aristocratie, si vous les comparez aux prolétaires purs, à cette légion d’hommes sans capital, sans mobilier, sans résidence fixe, que le moindre accident chasse d’un garni à l’autre, d’un quartier à l’autre, d’un atelier à l’autre ; trop heureux si les hasards de l’industrie ne les jettent pas brutalement sur le pavé ! Qui est-ce qui leur prêterait la moindre somme pour s’établir ? Qui est-ce qui les connaît, sinon leurs camarades pauvres comme eux ? Cent petits capi-