la haute Égypte, mais il n’y donne qu’un grain maigre, chétif, impropre à la fabrication du pain. Il a fallu des siècles de siècles et une somme effrayante de labeur pour développer, enfler, nourrir cette admirable nourriture de l’homme. Vous a-t-on jamais dit que le blé se distingue des autres céréales parce qu’il renferme une quantité notable, souvent un quart de substance animalisée ? Ce gluten précieux représente la chair et le sang des mille générations qui se sont exterminées à la culture du blé.
Tandis que le travail ajoutait l’utilité la plus précieuse à ce grain dont chacun de nous consomme trois hectolitres par an, la pharmacie intervertissait l’emploi de cinquante poisons végétaux et les tournait au profit de notre espèce. Non-seulement l’homme ajoute une dose d’utilité à ce qui n’en avait point par nature, mais il change le mal en bien.
Pendant combien de siècles le fluide électrique a-t-il tenu sa place au nombre des fléaux ? Nous ne le connaissions que par les effets redoutés de la foudre.
Franklin découvre le paratonnerre et nous donne à tous le moyen de neutraliser ce grand mal. Une force éminemment nuisible devient indifférente à l’homme prudent et sage. La sécurité