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ALSACE.

ruhe entre chez M. Daur, pharmacien de Niederbronn, pour faire ses offres de service. On lui répond poliment qu’on a besoin de bien des choses, mais qu’on ne lui demandera rien.

« Cependant, répond-il, vous auriez tout profit à prendre nos marchandises ; la douane…

— Il est vrai, les produits français coûteront désormais bien plus cher que les vôtres, mais j’aime mieux les payer cher.

— Que diable ! monsieur Daur, nous sommes de vieilles connaissances, et tout Allemand que je suis, j’ai eu l’honneur de vous vendre souvent.

— Je m’en souviens, mais en ce temps-là vous n’étiez ni mon ennemi, ni mon vainqueur, et vous n’aviez pas conquis l’Alsace.

Tu quoque ! Eh bien, puisque vous êtes si résolu, je vais vous faire un aveu. Il y a deux mois que j’ai repris mes voyages, deux mois que je parcours l’Alsace en tous sens, et dans toutes les maisons où je suis entré, j’ai reçu le même accueil. Autrefois je faisais beaucoup d’affaires avec votre pays ; je vais retourner à Carlsruhe sans avoir pris une seule commission. Voulez-vous voir mon carnet ? Il est blanc. »

La promenade du Broglie était jadis animée et brillante à toute heure, mais surtout à l’heure de la musique. Depuis qu’elle s’étend entre les ruines de la maison Fietta et les ruines du théâtre, elle