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BELFORT.

abandonner les Perches. L’ennemi s’en empare, s’y retranche fortement, et s’apprête à foudroyer la ville et le château : il peut tout, on le sait, il y aurait folie à en douter, puisque les Perches sont les clefs de Belfort. C’est alors qu’un télégramme du gouvernement français invite l’héroïque garnison à rallier le poste le plus voisin.

Peut-être me pardonnera-t-on la longueur de cet exposé, si l’on songe que les Prussiens, après avoir signé un traité qui restitue Belfort à la France, travaillent activement à fortifier les Hautes et Basses-Perches.

J’avais passé deux ou trois fois en ma vie devant la gare de Belfort, mais sans entrer dans la ville et surtout sans visiter les ouvrages qui gardaient la fameuse trouée, entre les Vosges et le Jura. Me les eût-on montrés si j’en avais risqué la demande ? C’est un point douteux. On s’est fait un devoir, jusqu’à notre dernière catastrophe, de cacher à tous les Français les défenses du territoire ; elles n’étaient visibles que pour les étrangers, nos ennemis du lendemain, et en particulier pour les officiers allemands, qui se préparaient à les prendre. J’aime à croire que l’expérience a changé tout cela, mais je n’en voudrais pas jurer, connaissant la candeur incorrigible des autorités fançaises.

Les Prussiens se montrent plus circonspects