Page:About - Alsace, 1875.djvu/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
326
169
ALSACE.

Mœller, homme très-circonspect, qui, selon son habitude, renvoya la question à la chancellerie de Berlin.

Là, rien ne prouve que M. de Bismarck ou quelqu’un des puissants seigneurs qui mirent leurs yeux dans ses bottes ait daigné résoudre cette question de mince détail. Il se peut que l’ordre d’agir soit émané d’un sous-chef à poigne ou d’un intrépide commis principal : ces anonymes qui moisissent dans les bas-fonds officiels de Berlin se croient déjà les maîtres du monde. J’ai grand’peur que nous ne sachions jamais la vraie vérité sur les débuts de cette affaire. Lorsqu’un mauvais coup réussit, c’est à qui en revendiquera l’honneur ; s’il avorte, on s’en lave les mains ; vous ne rencontrez plus personne.

Mais le procureur impérial qui avait lancé le mandat, M. Staedler, était le même qui soutenait l’accusation, et qui l’a soutenue mordicus, jusqu’à la dernière heure. Non-seulement nous le tenons, mais nos amis ont pu le faire causer, et parmi ses réponses j’en ai noté deux ou trois qui méritent les applaudissements du monde.

— Prenez garde ! lui disait-on. Si le gouvernement français, usant de représailles, emprisonnait les journalistes prussiens ? Il connaît les correspondants de la Gazette de Cologne, qui insultent la France à la journée.