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Page:About - Alsace, 1875.djvu/82

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ALSACE.

la respectée mademoiselle Riton, de Strasbourg, est morte écrasée par un train à la station de Kœnigshofen.

« Maintenant que les prisonniers sont tous rendus à la patrie, nous commençons une autre série de manifestations moins dramatiques, si l’on veut, moins héroïques surtout, car l’héroïsme n’est pas une vertu de tous les jours, mais également expressives. La haine dont nous sommes pleins et le danger dont nous sommes entourés concourent à nous rendre ingénieux. Si notre servitude durait dix ans, l’Alsace deviendrait la province la plus spirituelle de France, une Attique grasse : nous rendrons le pays intenable aux Prussiens, sans conspirations ni sociétés secrètes, ni vêpres alsaciennes. On ne leur tuera pas un seul factionnaire, on ne leur fournira pas l’occasion de fusiller un homme, de brûler une grange, de frapper une contribution extraordinaire. Pas si bêtes ! Ils seraient trop contents.

« Avez-vous remarqué que personne ne parle plus patois dans les rues ? Le même fait se produit dans toutes les maisons qui logent des garnisaires. Notre patois ressemblait trop à l’Allemand, nos vainqueurs le comprenaient à moitié et trouvaient un certain plaisir à l’entendre. C’est pourquoi le mot d’ordre est de parler exclusivement la langue