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Pauvres nous ! Qu’en avons-nous fait de notre belle langue française ? Le Dictionnaire de l’Académie est recommencer d’un bout à l’autre. Mais, par qui ? Par l’Académie ? non ! La France et l’Europe récuseraient l’Académie de M. Thiers, de M. Villemain et de M. Guizot, pour cause de suspicion légitime.

Un exemple entre cent :

Comment les grands vieillards de l’Académie définissent-ils aujourd’hui le plus beau mot de la langue moderne, liberté ?

J’arrive trop tard pour donner mon avis sur le célèbre discours de M. Thiers. Heureusement, vous savez que j’avais pris l’avance[1]. Mais j’estime qu’il n’est jamais trop tard pour arrêter les sophismes dangereux, surtout quand le talent les emporte sur son aile jusqu’aux dernières limites du monde.

L’honorable M. Thiers s’est présenté pour la dernière fois devant les électeurs de Paris comme un ami de la liberté, sans commentaire. Les électeurs sont gens de bien ; la confiance a toujours été leur fort. Ils savaient tous, car ils ont de la mémoire, que M. Thiers a fait les lois de septembre, qui ne sont pas le dernier mot de la liberté de la presse. Ils savaient que la liberté des échanges, comme le Crédit foncier, comme les chemins de fer, comme

  1. Voir Causeries, tome I. Les conseils d’un orateur libéral.