Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/166

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Que le Dieu d’Israël et de Jacob, qui est aussi le nôtre, bénisse vos respectables spéculations !

Le baron

C’est bien. Merci. Mais plus près donc, que diable !

Le père, (s’approchant)

Mille grâces pour vos généreuses bontés.

Le baron

Mes bontés ? mes bontés ? J’ai donc fait quelque chose pour vous sans vous connaître ?

Le père

Mais rien que cet accueil empreint de bonne grâce et de…

Le baron

C’est bon ! Allons au fait. Le temps est de l’argent, et à ce point de vue-là, je suis moins riche que beaucoup d’autres. Vous avez quelque chose à me demander ?

Le père

Bien peu de chose, eu égard aux immenses richesses que le ciel vous a départies, monsieur le baron, mais beaucoup si l’on considère la pénurie des infortunés qui vous implorent.

Le baron, (ouvrant un tiroir et prenant quelques louis)

Que ne le disiez-vous plus tôt ? Vous quêtez pour les pauvres ?

Le père, (sans avancer la main)

Pour mon ordre, monsieur le baron, qui a fait vœu de pauvreté.