Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/203

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viendra pas renverser toutes vos idées ? Le ministre disait blanc, et donnait ses raisons ; le gouvernement dira noir. Mais pourquoi ? Mais comment ? Par quels motifs ? N’importe. Contentez-vous de connaître les arguments de M. Duruy en faveur de la loi rejetée.

Quant à la loi proposée, elle nous semble insignifiante par-ci, dangereuse par-là, et généralement inutile. Vous voudriez savoir sur quelle base elle se fonde ? Vous êtes bien curieux, messieurs les payeurs d’impôt ! Cette loi nulle, pire que nulle, a obtenu l’approbation de plusieurs ministres, l’appui de plusieurs membres du conseil privé. N’est-ce pas une recommandation suffisante ? Vous faudrait-il encore de bonnes raisons par-dessus le marché ? Mais il n’y en a plus, de bonnes raisons ! M. Duruy les a toutes prises : il en a fait un échafaudage de vingt colonnes, pour le projet de loi qui ne sera pas présenté. Ô la plaisante méthode à publier dans les traités d’architecture ! Creuser les fondations d’un immense édifice, et bâtir sur le sable à cinquante pas plus loin !

Quelques simples d’esprit regrettent qu’on ait laissé passer vingt-quatre heures entre l’Exposé des motifs qui dit oui, et le projet de loi qui dit non. Les fanatiques du progrès se sont livrés à l’espérance ; le Moniteur du 6 les a chauffés à blanc, le Moniteur du 7 leur est tombé sur la tête comme la