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l’opinion publique sur les maires tombés du ciel !

Les chroniqueurs ont soin de conserver une anecdote pour la fin. En voici une petite qui se rattache à la question municipale.

Nous avons, à Nancy, un agriculteur éminent, M. Paté, qui rédige une feuille spéciale. Au mois de février 1865, il prit à partie la commune de Pont-Saint-Vincent, qui possède un vaste terrain honteusement inculte, au milieu d’un pays riche et très-bien cultivé. Il affirmait avec une sérieuse vraisemblance que ce sol, mis en culture, ou simplement reboisé, pourrait donner à la longue un revenu de dix à quinze mille francs.

Le maire lui répondit dans son journal (le Bélier, 26 février) une lettre fort hautaine où j’ai cueilli cet aveu naïf :

« Vous établissez tout à votre aise quinze mille francs de revenus. Les forêts rapportent si peu aux communes, que nos deux cents hectares ne donnent pas cinq cents francs par an net. »

Connaissez-vous en France un seul propriétaire assez fou pour affermer deux cents hectares de bois au prix de cinq cents francs ? Deux francs cinquante par hectare !

Croyez-vous que la commune de Pont-Saint-Vincent, pour en prendre une entre mille, se loue de voir son bien administré de la sorte ?

Admettez-vous que nos institutions démocrati-