Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/230

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faisan, si le pays en manque ; il fait garder le tout à ses frais et poursuit soigneusement les braconniers. Il agit comme un éleveur sur une propriété louée ; il veille sur ses troupeaux et les protège contre les loups.

Ce plus offrant n’est pas un grand seigneur ; c’est presque toujours une association de petits bourgeois, qui comprend les paysans les plus aisés de la commune. Vous me demanderez peut-être comment un simple paysan peut entrer dans les frais d’une telle exploitation ? Assurément, le droit de chasse lui coûte plus de vingt-cinq francs par an, à celui-là !

J’en conviens ; mais reste à savoir s’il est plus avantageux de donner vingt-cinq francs pour revenir bredouille, où d’en donner cent en échange de deux cents francs de gibier ? Car ces petites associations, garanties contre le fléau de braconnage, encaissent en gibier plus qu’elles ne dépensent. J’en sais une qui payait six cents francs de fermage en 1864, et qui réalisait, tous frais payés, un bénéfice de six cents francs.

Qu’en pensez-vous, mes frères ?

Qu’en disent les communes de notre cher pays, et ces conseils municipaux, qui n’ont pas tous de quoi nourrir un instituteur ?