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la cloche. La même expérience fut répétée plusieurs fois

avec un résultat identique. Au lieu de prouver l’imposture du médium, elle prouve l’existence d’une loi naturelle. Rappelez-vous tous les exemples où les images d’objets environnants ont été transférées sur le corps humain par le fluide électrique.

Je conclus, que la main de l’esprit étant composée en partie d’éléments magnétiques tirés du médium, lorsqu’elle est dissoute, et que le fluide retourne d’où il était venu, elle doit nécessairement rapporter avec elle la substance matérielle qu’elle a touchée, et la déposer sur la surface de la main du médium.

Ayant, dans d’autres circonstances, noirci les instruments avec du cirage ou du liége brûlé, j’ai toujours retrouvé ces substances sur la main du jeune Allen, après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour exclure l’idée de la possibilité de l’intervention physique du médium. Quel que soit le résultat d’investigations ultérieures, il m’est démontré qu’il y a là un transfert de matière. Un champ immense d’études s’ouvre devant nous.

J’apprends que la même expérience a été faite chez un de nos concitoyens dans des circonstances différentes. Les mains d’Allen ayant été solidement liées, on mit de la farine en grande quantité sur le manche de la cloche, et cela à l’insu du docteur Randall et du médium. Les esprits agitèrent la cloche, les mains du médium furent instantanément examinées : on les trouva couvertes de farine. Les mêmes phénomènes se seraient déjà produits chez les Davenport avec un porte-voix et un violon, dans de pareilles circonstances.

Pourquoi donc mes naïfs correspondants me disent-ils que le spiritisme se contente d’améliorer le moral de l’homme ? Le voilà qui se joue assez agréablement à travers le monde physique.