Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/33

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livrée de son domestique est d’un goût irréprochable, son amazone lui va bien.

Mais le joli petit couple en a rencontré un autre presque aussi jeune et pour le moins aussi brillant. C’est un garçon de vingt-cinq ans, un peu fatigué parce qu’il a passé beaucoup de nuits et que les nuits comptent double dans la vie. C’est une femme de vingt-huit à trente ans, enluminée comme une image et fringante à cheval comme le singe de l’Hippodrome.

Les deux garçons ont échangé un regard furtif sans porter la main au chapeau ; la fille de trente ans a toisé effrontément la jeune vierge de seize, qui ouvre de grands yeux et dit à son frère :

« Pourquoi donc ton ami Paul ne nous a-t-il pas salués ?

— Parce qu’il ne pouvait pas toucher à son chapeau sans commettre la dernière des impertinences. Tu n’as donc pas vu avec qui il était ?

— Si. Qui est-ce ?

— Grand baby ! c’est Bichette.

— Ah ! c’est Bichette. Et qu’est-ce que Bichette ?

— Comment ! tu vas avoir dix-sept ans, et tu n’as pas entendu parler de cette femme-là ? Moi, je la connais ; j’ai été au bal chez elle.

— Elle reçoit ?