Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que le malade fût tué ou guéri. Maintenant que la Faculté de Paris, par la division du travail, devient une sorte d’usine, une fabrique de santé où la province et l’étranger viennent s’approvisionner de longue vie, on arrivera peut-être à chercher des tarifs équitables et logiques. Je traiterai un jour de cette affaire, et de l’enseignement médical aussi, qui est une des graves questions de notre temps.

Mais, aujourd’hui, je me ferais scrupule de laisser cette esquisse sans rendre hommage aux ingénieurs en chef de la médecine moderne, à ces horlogers qui n’ont jamais fabriqué ni réparé une montre, et qui n’en sont pas moins les grands maîtres de l’art. Il s’agit, vous le devinez, des médecins adonnés à la science pure, ceux qui, non-seulement n’ont pas de clientèle, mais qui n’ont pas même de malades. Et pourtant la médecine moderne leur est redevable de ses plus belles découvertes, de ses plus admirables progrès.

Ces hommes placés au sommet de la science s’appellent Claude Bernard, Balbiani, Bouchardat, Littré, Charles Robin, Philippeaux, Davaine, Marey. Claude Bernard a touché à tout ; on en peut dire autant de Bouchardat. L’un a jeté les bases d’une rénovation complète de la médecine ; l’autre a trouvé de belles applications de la chimie. Balbiani est célèbre par ses études expérimentales sur les générations alternantes et sur les infusoires ; Phi-