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CAUSERIES.

tes, nous sommes le public ; entendez-vous entre vous et avec nous. Employez à faire de bons tableaux le temps que vous perdez dans les antichambres ; le public qui a payé 500 000 francs les reliques de Delacroix est assez riche pour vous nourrir. Les commandes ne sont pas ce qu’un vain peuple pense. On annonce encore la fin tragique du peintre Rivoulon. Il avait du talent.

Les sculpteurs de 1864 sont des hommes de beaucoup d’esprit, quoi qu’on dise. Ils ont voté comme un seul homme en faveur de M. Michaux, qui n’est pas du métier, mais qui distribue les travaux de la ville de Paris. Ce chef de bureau, précieux entre tous, marche en tête de la liste, avant M. Barye, M. Guillaume, M. Dumont et M. Cavelier, qui ne sont que compétents.

En voilà bien long sur les beaux-arts ; mais l’art est un fruit de saison, puisque l’Exposition se prépare. N’avez-vous pas rencontré, il y a dix ou douze jours, les tableaux qui cheminaient vers les Champs-Élysées ? Les uns se balançaient sur le dos d’un commissionnaire, les autres s’empilaient dans une tapissière, comme des blanchisseuses à la mi-carême ; d’autres enfin s’en allaient mélancoliquement sur une civière, comme des maçons tombés d’un toit.

Vous savez que toutes les œuvres d’art sont reçues à l’avance, comme en l’an de liberté 1848. Seule-