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VI

Mais le Code de commerce est toujours là. Il tient bon, le Code de commerce !

Pendant la guerre d’Italie, le Gouvernement ouvrit un emprunt de 500 millions. La Compagnie des agents de change de Paris, en son nom et pour sa clientèle, souscrivit à elle seule 35 millions de rente, c’est-à-dire 10 millions de rente de plus que la totalité de l’emprunt demandé. Le fait avait une certaine importance. Il n’était pas besoin de prendre des lunettes pour y voir une preuve de confiance, sinon de dévouement.

Les plus augustes têtes de l’État se tournèrent avec amitié vers la Compagnie des agents de change. On la félicita de sa belle conduite ; peut-être même reçut-elle de haut lieu quelques remerciements. Mais un jeune substitut qui avait le zèle de la loi, dit à quelqu’un de ma connaissance : « Si j’étais procureur-général, je ferais destituer tous les agents de change, attendu que l’article 85 du Code de commerce leur défend de faire des opérations pour leur compte. »