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sion. Un agent de Paris, M. Bagieu, poursuit un individu qui lui devait 30 000 francs. L’autre oppose l’exception de jeu. Le tribunal déboute l’agent et le condamne à 10 000 francs d’amende et à quinze jours de prison pour s’être rendu complice d’une opération de jeu.

Un procès de ce genre est pendant au Havre.

X

Ce qui m’a toujours surpris, je l’avoue, c’est l’assimilation des créances d’agent de change aux créances de jeu. Quand un joueur perd et ne paie pas, son adversaire manque à gagner : en tous cas, il a le risque, puisqu’il devait avoir le profit. Mais ce n’est pas l’agent de change qui joue : il n’est pas l’adversaire du perdant, il n’est que l’intermédiaire. S’il achète 3 000 francs de rente pour un capital de 70 000 francs, il a droit à un courtage de 40 francs pour tout profit, que l’affaire soit bonne ou mauvaise. Moyennant ces 40 francs, qu’il n’a pas touchés, l’honneur le condamne à payer les dettes de son client, et la loi ne lui permet pas de le poursuivre. C’est merveilleux !

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