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GAËTANA.

mort, et je vous ai pleuré de toute mon âme. Vous avez longtemps souffert, et je vous ai soigné tendrement. Voici de meilleurs jours qui commencent. Vous plaît-il que nous soyons heureux ensemble, comme si le passé n’avait été qu’un rêve ?

LE BARON.

Pardonnez-moi si je ne vous comprends pas aux premiers mots, mais ce langage est si nouveau que je n’en crois pas mes oreilles. Ne venez-vous pas de dire que vous étiez disposée à m’aimer ?

GAËTANA.

Oui. monsieur, je vous aimerai ; je ferai tous mes efforts pour vous rendre heureux. Ne hochez pas la tête en signe de doute. Je suis une bonne petite fille ; j’ai l’ambition de devenir à vos yeux la meilleure des femmes. Et, pour commencer, cette Gaëtana, qui, depuis votre guérison, vous a méchamment fermé sa porte, vient à vous repentante et soumise. Monsieur le baron del Grido, mon cher mari, ne me repoussez pas !

LE BARON, lui tendant la main.

À la bonne heure ! (Elle s’assied.) Voilà comme une femme doit être avec son mari.

GAËTANA.

Vous êtes bon ! vous me pardonnez ?

LE BARON.

Oui. je vous pardonnerai de bien bon cœur, si vous comprenez toute la gravité de vos fautes.

GAËTANA.

Je n’ai pas commis de grandes fautes ; cependant je suis coupable, puisque je vous ai fait de la peine. Oubliez le passé comme moi, qui ai noyé tous mes souvenirs dans les larmes.

LE BARON.

Tous ?

GAËTANA.

Oui. monsieur. Je ne me rappelle rien, sinon que Dieu m’a