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ACTE PREMIER.

MARTINOLI, s’inclinant.

Trop heureux, madame, d’être témoin de son bonheur.

GAËTANA, aux joueurs.

Messieurs, c’est un scandale impardonnable. Il fait beau, on danse en plein air, nous avons de la musique, les marionnettes représentent une tragédie là-bas, Roméo et Juliette, avec Polichinelle ; et vous jouez aux cartes dans un coin ! Faut-il que ces dames viennent demander à genoux la faveur de votre compagnie ? Où est la galanterie napolitaine ? Et que va dire mon mari, s’il apprend que vous n’avez pas trouvé d’autre passe-temps chez nous ? (Au comte, qui s’éloignait.) Don Gabriel Pericoli, vous avez beau vous cacher comme un enfant qui boude, vous êtes le plus coupable de tous, parce que vous êtes le plus regretté.

LE COMTE.

Madame…

GAËTANA.

Avez-vous bien perdu, au moins ?

LE COMTE, vivement.

Presque rien, madame, je vous jure.

GAËTANA.

Tant pis. Le sort aurait dû nous venger en vous ruinant. Il n’a pas fait son devoir.

MARTINOLI, à Capricana.

Hé ! hé ! si le comte lui était indifférent, elle ne le gourmanderait pas si fort.

CAPRICANA.

Si elle l’aimait, elle cacherait mieux son jeu.

MARTINOLI.

C’est peut-être une étourderie de l’amour.

CAPRICANA.

Ou l’intrépidité de l’innocence. (Capricana et Martinoli saluent et sortent à droite.)

GAËTANA, au comte.

Venez ici que je vous gronde dans la mesure de vos méfaits.