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GAËTANA.
LE COMTE.

Mais, madame…

GAËTANA.

Asseyez-vous ! Vous êtes malheureux depuis que mon mari nous a annoncé son retour.

LE COMTE.

Si cela était…

GAËTANA.

C’est la vérité : je m’en doutais depuis quelque temps. Mais j’ai deviné bien autre chose. Je vous plais ; n’essayez pas de dire le contraire. Depuis trois mois que nous nous voyons du matin jusqu’au soir, vous vous êtes attaché à moi de jour en jour. Est-ce vrai ?

LE COMTE.

Qui pourrait ne pas vous aimer ?

GAËTANA.

Là !… J’en étais bien sûre. Mais nous ne sommes pas au bout. À mesure que vous m’avez mieux connue, vous vous êtes mis à regretter de ne pas m’avoir connue plus tôt. Vous vous êtes dit que si votre bonne étoile vous eût conduit avant le baron del Grido dans l’église de mon couvent, ce n’est pas lui qui m’aurait épousée, mais vous.

LE COMTE.

Gaëtana !

GAËTANA.

Il est certain, don Gabriel, que je ne me serais pas fait prier si longtemps ; car vous êtes plus noble, plus jeune et mieux fait pour être aimé que mon pauvre mari.

LE COMTE.

Gaëtana !

GAËTANA.

« Votre voix est charmante, mon ami ; votre regard est plein de douceur et de fierté. » Quand je cause avec vous, le temps marche plus vite, et je crois fermement que j’aurais été une femme heureuse si l’on m’avait mariée à vous. Mais un autre est venu :