Son nom !
Vous ne le saurez jamais ; vous n’êtes pas assez raisonnable.
Son nom !
Demandez-le à madame la baronne. Je suis sûr qu’elle n’a rien à vous cacher. Adieu !
Au diable ! (Il jette violemment le coffret, qui se brise ; un paquet de lettres s’éparpille sur le plancher.)
Que faites-vous ? Je ne vous reconnais plus. (Il se penche pour ramasser les lettres.)
Non ! ne vous donnez pas cette peine ! Je vous en prie !… Je vous le défends ! (Il jette un coup d’œil sur tous les papiers.) Mes lettres !
Qu’avez-vous, cher ami ? Vous êtes malade ?
Pardonnez-moi, docteur. Je suis nerveux, ce matin, « comme un vieux fou. » C’est encore l’agitation du voyage. Je crois même, Dieu me damne ! que j’ai brisé ce joli petit coffret. N’en dites rien à ma femme, surtout. Pauvre enfant ! c’est là dedans qu’elle enfermait mes lettres. Les voici… toutes. Et pas autre chose. (Il met les lettres dans sa poche.)
Bien ! mettez-les sur votre cœur.
Ne croyez pas un mot des sottises que vous avez entendu dire ! Gaëtana est au-dessus de tous les soupçons, je le sais. (Il enferme dans un tiroir les débris du coffret.) On peut lui faire la cour ; je suis bien tranquille. Ce n’est pas elle qui prêtera l’oreille aux fadaises de tous vos galants !