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GAËTANA.

BIRBONE, allant à droite, fait le tour de la table, puis va au balcon.

Je le savais, poëte aux ailes d’or. Je vous fais compliment de l’escalier que nous avons monté ensemble. C’est royal. Ce balcon qui donne sur la rue est du plus heureux effet ; je comprends, divin Cardillo, qu’une résidence pareille vous inspire de si beaux vers ! Vous couchez au grenier ?

CARDILLO.

Non, monsieur, au second étage. C’est la valetaille qui loge au grenier.

BIRBONE.

Je n’ai pas besoin de vous demander où nous sommes. À ces attributs du travail, je reconnais le sanctuaire de M. le baron. (Il se dirige vers le bureau. Cardillo lui coupe le chemin.)

CARDILLO.

On ne touche pas aux papiers de mon maître !

BIRBONE.

Je ne sais pas lire ! (S’approchant du coffre-fort.) Par exemple, voici un meuble qui mérite d’être vu de près !

CARDILLO, l’arrêtant en chemin.

On ne touche pas au coffre-fort de M. le baron !

BIRBONE, saluant la caisse.

Le coffre-fort ! Il fallait le dire plus tôt ; le coffre-fort !

CARDILLO, se met devant lui.

On ne salue pas le coffre-fort de M. le baron !

BIRBONE.

Je n’ai pas besoin d’argent.

CARDILLO.

Cependant je suppose que vous voulez quelque chose à mon maître ?

BIRBONE.

Oui, j’ai l’ambition de nouer connaissance avec lui.

CARDILLO, riant.

C’est merveilleux ! On a raison de dire que la canaille de Naples est bien la plus comique de l’univers !