Page:About - Germaine.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

decin était toujours M. Le Bris. Il lui écrivait régulièrement, ainsi qu’à Mme Chermidy, et, quoiqu’il s’étudiât à ne jamais mentir, les deux correspondances ne se ressemblaient guère. Il répétait à la pauvre mère que Germaine vivait, que la maladie s’était arrêtée en chemin, et que cette heureuse suspension d’une marche fatale pouvait faire espérer un miracle. Il ne se vantait pas de la guérir, et il disait à Mme Chermidy que Dieu seul pouvait ajourner indéfiniment le veuvage de don Diego. La science était impuissante à sauver la jeune comtesse de Villanera. Elle vivait encore, et la maladie semblait s’être arrêtée en route, mais comme un voyageur se repose dans une auberge, pour mieux marcher le lendemain. Germaine était toujours faible pendant le jour, fiévreuse et agitée aux approches de la nuit. Le sommeil lui refusait ses consolations ; l’appétit lui venait par caprices, et elle repoussait les mets avec dégoût dès qu’elle les avait effleurés. Sa maigreur était effrayante, et Mme Chermidy aurait eu plaisir à la voir. Cette peau limpide et transparente accusait chaque saillie osseuse et chaque pli musculaire ; les pommettes des joues semblaient sortir de la figure. Il fallait, en vérité, que Mme Chermidy fût bien impatiente pour demander quelque chose de mieux !

Le duc n’en savait pas si long, et il célébrait déjà