Page:About - Germaine.djvu/123

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Une fois veuve, ou à peu près, elle était venue à Paris, et elle y avait vécu modestement jusqu’à la mort de son père. Un héritage plus considérable qu’on ne l’espérait lui avait permis de tenir un certain rang. Quelques spéculations heureuses avaient accru son capital ; elle était riche. L’ennui l’avait prise : on supporte mal la solitude à trente ans. Elle avait aimé le comte de Villanera dès la première vue, sans le connaître, au balcon des Italiens.

Le duc ne put s’empêcher de dire en lui-même que don Diego était un heureux gaillard.

Elle prouva ensuite par des regards où brillait une candeur sans réplique que M. de Villanera ne lui avait jamais rien donné que son amour. Non qu’il manquât de générosité ; mais elle n’était pas femme à confondre les affaires de cœur et les affaires d’intérêt. Elle avait poussé le désintéressement jusqu’au sacrifice ; elle avait cédé son enfant à la vieille comtesse de Villanera ; elle avait fini par l’abandonner à une autre mère. Elle avait rendu la liberté à son amant. Le comte était marié ; il voyageait pour rétablir la santé de sa jeune femme, et il n’écrivait même pas à la pauvre délaissée pour lui donner des nouvelles du petit Gomez !

Elle finit son discours en laissant tomber ses deux bras vers la terre avec un abandon plein d’é-